
Des militants et défenseurs des droits humains à bord d'un navire quittent le port de Bizerte, au nord de la Tunisie, le 14 septembre 2025, pour rejoindre les derniers bateaux participant à la flottille internationale en route pour Gaza ( AFP / MOHAMED FLISS )
Les militants pro-palestiniens de la flottille en route pour la bande de Gaza ont affirmé avoir été visés dans la nuit de mardi à mercredi par de "multiples drones", explosions à la clé, au large de la Grèce.
Les navires de la flottille veulent rejoindre Gaza pour y acheminer de l'aide humanitaire et "briser le blocus israélien", après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.
Israël impose un blocus à la bande de Gaza où son armée combat le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre.
La flottille en route pour Gaza a déjà dit avoir été visée par des drones au large de Tunis le 9 septembre. Une nouvelle attaque s'est produite dans la nuit de mardi à mercredi alors que la flottille naviguait au sud-ouest de la Crête, selon ses responsables.
"De multiples drones, des objets non identifiés largués, des communications brouillées et des explosions entendues depuis plusieurs bateaux", a écrit la Global Sumud Flotilla dans un communiqué: "Nous sommes actuellement témoins directs de ces opérations psychologiques, mais nous ne nous laisserons pas intimider".

La militante allemande des droits humains Yasemin Acar (au centre) s'adresse aux médias au port de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, le 9 septembre 2025 ( AFP / YASSINE MAHJOUB )
Selon la militante allemande des droits humains Yasemin Acar, cinq bateaux ont été attaqués et "15 à 16 drones" ont été dénombrés.
Une vidéo publiée sur la page officielle de la flottille montre une explosion dont il est dit qu'elle a été filmée depuis un des bateaux de la flottille, "Spectre", à 01H43 mercredi (22H43 GMT mardi).
"Nous n'avons pas d'armes. Nous ne représentons aucune menace pour personne", a déclaré Yasemin Acar dans une vidéo sur Instagram, soulignant que la flottille ne transportait "que de l'aide humanitaire".
Le député polonais Franek Sterczewski a affirmé sur le réseau social X qu'il y avait eu "treize attaques" sur dix navires en tout, y compris celui sur lequel il se trouve, et que "trois des navires" avaient été "endommagés".
- Patrouilleur Frontex -
Selon les garde-côtes grecs interrogés par l'AFP, un patrouilleur de l'agence européenne des frontières Frontex s'était approché d'un des bateaux, sans constater de dégâts.
"La salle des opérations des garde-côtes a été informée de l'incident vers 02H30 (23H30 GMT). Un patrouilleur de Frontex s'est rendu sur les lieux. Le voilier allait bien, il n'y avait aucun dégât. Les personnes à bord ont mentionné l'incident, mais il n'a pas pu être établi qu'il avait effectivement eu lieu", a déclaré une porte-parole des gardes-côtes grecs.
Elle n'était pas en mesure de dire si l'incident présumé s'était produit dans les eaux internationales ou non.
Contactée à son siège, à Varsovie, Frontex n'a pas pu confirmer ou démentir l'incident dans l'immédiat.
Partie en début de mois de Barcelone, sur la côte nord-est de l'Espagne, la flottille avait déjà dit avoir fait l'objet de deux attaques de drones alors qu'elle était à l'ancre devant Tunis.
Composée de 51 bateaux, la flottille revendique la participation de militants pro-palestiniens de 45 pays, notamment l'écologiste suédoise Greta Thunberg.

Le navire "Family" (d), qui fait partie de la Flottille internationale pour Gaza, au mouillage au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, le 9 septembre 2025 ( AFP / FETHI BELAID )
Israël a affirmé lundi qu'il ne lui permettrait pas d'atteindre Gaza en proie à la guerre, lui proposant d'accoster à Ashkelon, plus au nord de ce territoire.
Israël avait déjà bloqué deux flottilles qui avaient tenté d'atteindre Gaza par la mer, en juin et juillet.
L'ONU a déclaré en août l'état de famine dans le territoire palestinien ravagé par la guerre et soumis à un strict blocus par Israël depuis près de deux ans.
La semaine dernière, les Etats-Unis ont une nouvelle fois bloqué l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'un texte réclamant l'accès humanitaire à Gaza ainsi qu'un cessez-le-feu.
Le 16 septembre, une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza.
Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, la guerre y a coûté la vie à au moins 65.344 Palestiniens, en majorité des civils, en près de deux ans.
L'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 47 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l'armée israélienne.
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